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Reventure est un jeu qui parle des jeux-vidéos.
Lorsqu'on démarre le jeu la première fois, on a l'impression d'être devant un clone d'un vieux Zelda, en 2D, peut-être orienté Metroidvania. Un héros se réveille dans sa maison et est appelé par le Roi, qui vit dans son château juste à côté, qui lui sollicite son aide afin de récupérer sa fille, enlevée par un méchant typique de jeu vidéo.
Pourtant, après quelques minutes, peut-être même quelques secondes, on n'évitera pas une mort aussi évitable que stupide.
C'est à dire que le principe même de Reventure est de nous faire découvrir les 100 différentes fins que propose le jeu, la plupart de ces fins impliquant la mort de notre avatar. Ces morts sont parfois particulièrement tordues (trébucher sur une pierre à la sortie de sa maison, être jugé pour avoir tué par mégarde un des gardes du roi, etc.), et très rapidement on se prend au jeu de chercher qu'est-ce qui pourrait nous amener à notre perte.
Reventure est complètement méta : c'est un jeu qui parle des jeux vidéos. Le héros est lambda, il sera remplacé régulièrement par de nouveaux héros. Le sort de la princesse importe peu, et si elle meurt lors de notre fuite, elle sera remplacée également. Les situations évoquent tantôt Zelda, tantôt Mario, on y verra aussi d'autres hommages plus ou moins évidents (Megaman par exemple), et le thème principal, à l'image du modèle choisi par le jeu, c'est peut-être, finalement, que l'histoire du jeu vidéo est un éternel recommencement.
Les développeurs ont réussi à inclure du contenu, beaucoup de contenu, dans une archive qui ne dépasse pas les 170Mo. Les lignes de dialogues sont souvent drôles, les situations souvent absurdes. Au premier abord, on a vraiment l'impression d'être face à un prototype de jeu en Flash, les gros pixels ne sont pas particulièrement beau, les contrôles ne sont pas forcément très poussés : une touche de saut, une touche d'action, qui permet par exemple de donner un coup d'épée super rudimentaire. Selon moi, toute cette interface est là pour servir le propos. On est absolument pas dans l'hommage au sens premier du terme, on ne cherche pas à nous redonner les sensations des hits de notre enfance. On est dans l'auto-dérision. D'ailleurs les développeurs n'ont pas omis de se mettre en scène dans ce monde, et vous vous ferez un plaisir de mettre fin à leurs existences virtuelles à grand coup d’épée.
En ce qui me concerne, j'ai vite été séduit par le titre, même si le concept fini par s’essouffler lorsqu'on dépasse les 60 morts différentes et qu'on a l'impression de tourner un peu en rond. La map n'est pas immense, bien qu'elle regorge de secrets. Alors les développeurs ont bien tenté de pallier à ça, via un système d'indice, une boussole et une carte qu'on débloque au bout d'un moment et qui nous aident à trouver la zone dans laquelle peut avoir lieu la prochaine fin. Mais il reste que redémarrer, encore et encore, dans sa petite maison et devoir aller à nouveau chercher les items nécessaires pour aller sur une zone en particulier de la map, pour essayer de mettre bêtement fin à ses jours, ça a un petit côté Le Jour de la marmotte (Un jour sans fin, Harold Ramis, 1993) qui fini par ennuyer un petit peu.
À tester en tout cas, car ça serait dommage de passer à côté du machin.
Note : 15/20
Plate-forme : Android, iOS, Nintendo Switch, Windows
J'ai bien aimé:
J'ai moins aimé
2020 - Klou!